Ils voulaient du Canyon, Ils ont eu des Guenilles

le 4 décembre 2018 , par Fabien JOURNET , 460 vues

D'accord, je me suis incrusté, alors en guise de bizutage, ça vaut bien un compte rendu sans photos.
Du coup, c'est un peu compliqué pour le faire à l'heure.
Mais comme Guillaume c'est illustré en carto, il faut bien redorer son image: en Canyon, c'est un autre homme, même quand il oublie son appareil photo étanche!

J'ai donc l'honneur de vous présenter la première sortie canyon du tout jeune groupe d'éterlous, les 18-30ans, (moi j'ai envie d'écrire "D'éterlous" comme ça; et si-si, le groupe est plus jeune que celui du minicaf 4-12ans, dont je fais parti, mais vous allez réussir à suivre!)

Comme il n'y avait que 2 candidats "djeun's", Guillaume a ouvert la sortie à qui voulait, et a réquisitionné 2 personnes "presque autonômes". Moi je suis celui qui voulait. Comme ça faisait 4 Guenilles, un moniteur et un instructeur Canyon ont pris peur et sont venus en renfort. Bref, on était 8: Bathilde, Baptiste, Clément, Thomas, Fabien, Guillaume, Bruno, Jean-Louis.

Guillaume avait tout bien préparé: Un canyon sans eau pour ne pas avoir froid, un canyon court pour partir l'après midi pour ne pas avoir froid. Il a même soudoyé mère nature par des procédés en totale contradiction avec l'esprit Guenilles: il faisait 18 degrés, à croire qu'il ne voulait vraiment pas avoir froid! (Procédé à base d'une vieille grosse Mercedes également décrit dans un compte rendu carto...)

On va comme prévu louer des combis chez Marie à la rivière: super accueil! Je recommande. Je crois que les habitués aiment bien le café pendant que les autres essaient avant le canyon...

Et ensuite tout bascule:
Bruno n'aime pas marcher! Il y a un autre Canyon juste à coté où on peut organiser une navette. La navette c'est quand tu peux avoir une voiture en haut et une en bas. C'est pas très pratique, une fois que tout le monde est au point de départ, les débutants ont tout le temps de s'équiper pendant que les encadrants conduisent, et à l'arrivée, les mêmes débutants ont tout le temps de boire tout l'apéro, pendant que les mêmes encadrants ... conduisent encore. Je comprends pourquoi Guillaume n'aime pas. Les autres ça leur donne une bonne excuse pour cacher le fait qu'ils ne boivent pas. Mais bon, y a pas de honte à être aquatique anonyme.

On apprend à ranger les cordes dans les sacs en attendant, et comme on attend, on découvre qu'on peut faire ça dans les 2 sens: les sacs de cordes canyon ont un trou en haut et en bas! Mais on ne va quand même pas ranger les cordes des autres, parceque chacun a sa petite technique de noeud, de mousqueton ou pas, etc... faut être tolérant avec les religions, un peu comme pour les raquettes ou les splits ou même les skis...

Bref, quand tout le monde revient, ils doivent encore s'équiper et faire les présentations. En bonne guenille, j'avais même pas entendu le "B" de Bathilde même pas enrhumée pendant les présentations. (Oui, on n'arrête pas de lui faire, en plus avec nos combinaisons étuves sans eau sous une chaleur torride: impossible d'attraper le moindre rhume! Aucune excuse pour cette blague pourrie quoi!)

On révise la technique de rappel. "Quoi, vous utilisez encore des 8 ???" (comme quand j'avais 8 ans... un truc de jeune quoi!) Mais en fait, c'est vrai qu'on descend vachement plus vite en faisant vachement moins chauffer la corde avec un 8!
Bizarrement aussi: les 8 ayant plus de 28 ans sont en général moins abimés que ceux qui ont 8 mois. Cherchez l'erreur!

Et c'est parti! il va falloir se mouiller maintenant! 
- Où ça?
- Euhhhhhhhhhhh. Fais pas chier!

On commence la randonnée aux couleurs d'automne jusqu'au premier petit rappel d'échauffement: une dizaine de mètre. Heureusement, on a prit 2 Guenilles pour installer les rappels et laisser les encadrants discuter...: les exos de révisions ont presque suffis à laisser à Clément le temps d'installer la corde... presque... Mais c'est pas parce qu'on fait du canyon qu'on va pas Gueniller.

On finit par avoir un encadrant et Thomas qui descendent pour aller poser le 2e, et tout le monde qui enchaîne. Au fait, une fois en bas, même quand les 2 1ers sont partis, c'est mieux de rester au moins 2 par 2 en Canyon...

Et on enchaîne rando, rappel, rando, rappel, sanglier, rappel, rando, rappel, même plus de guenillage!
- Sanglier?
- Non Obelix, vu l'odeur je te conseille de le laisser là!

C'est trop cool il est long et beau ce canyon, même moi j'ai le temps de poser un rappel. Et on fait même un rappel dans un trou! Avec un ou deux toboggan, voir de l'eau, ce serait parfait, mais c'est déjà très beau! En plus je sais même plus comment il s'appelle ce canyon...

Bref, même plus besoin de gueniller: la nuit tombe, et il reste encore 3 rappels à passer.
C'est pas mal les rappels de nuit, avec 2 frontales et un téléphone pour 8, ça fait travailler le toucher au niveau des jambes.

On arrive enfin à des marches qui ressemblent fort à un échappatoire ou un sentier, mais y a 2 Guenilles qui continuent dans le canyon:
- Les gars vous avez vus les marches?
- Oui, mais Y a Bruno devant!
- Que nenni, Bruno s'occupait de l'antépénultième rappel. Je présume que nous sommes à présent les éclaireurs voir l'avant-garde de notre groupe. Au vue des circonstances nocturnes, seriez-vous disposer à envisager l'éventualité d'emprunter ces marches ci-présentes, qui marquent potentiellement la fin de notre périple, ou pour le moins et à défaut devrait constituer une échappatoire bienvenue pour nous sortir de cette situation incongrue? Mais en somme, devant cette hésitation d'itinéraire, il apparaît judicieux et pour le moins prudent de procéder à un regroupement, voir une discussion pour évaluer en concertation l'ensemble des possibilités qui s'offrent à nous.
(si si, c'est retranscrit au mot prêt, d'ailleurs comme on avait encore largement le temps de descendre une autre partie de canyon aussi longue que celle-ci, voir de le refaire une 2e fois, pas besoin de faire des phrases courtes, on tuait le temps comme on pouvait!)

Finalement, on se retrouve à 8 devant les marches. On n'a perdu personne (même pas Guillaume!) Il n'y avait bien personne devant et c'était bien la fin du canyon!

Mais pas la fin du périple
Avez-vous déjà vu un sentier pas marqué, très peu emprunté et escarpé dans les feuilles mortes de nuit avec 2 frontales pour 8?
Nous, maintenant oui!

Bref: l'apéro fût bien mérité, les serviettes pas trop mouillées, mais les fringues sèches quand même bien appréciées !
Le propriétaire du coin fût rassuré de voir que nous n'étions un nouveau camp de squatteurs, ou que nous ne bloquions pas l'aire de demi tour avec ou sans gilets jaunes avant l'heure, mais il n'a tout de même pas voulu un verre. Du coup on a pensé à garder au moins 2 chips pour les 3 inséparables qui retournaient chercher la 2e voiture...

Merci Bruno et Jean-Louis ... et surtout Guillaume!

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