Je suis Quarlie

le 10 janvier 2019 , par Aurélien PERSONNAZ , 775 vues

Samedi 5 janvier 2019, l'heure est grave, je vais devoir encadrer ma première sortie guenille...

La pression est énorme, et dire que j'imaginais naïvement pouvoir commencer par un petit Pic saint Michel ou un petit Pravouta dans la peuf... Le sort en aura voulu autrement, et les alpes se sont transformées en une espèce de version géante du rayon carrelage de castorama.

Jeudi soir, Fabien m'a proposé une sortie audacieuse, une sorte de sacrifice au dieu des guenilles : Emmener des débutants sur le terrible sommet de la quarlie, 700m de terreur minérale à quelques encablures du plateau d'Emparis.

J'ai la gorge nouée par un terrible pressentiment, mais j'accepte, il est temps de faire honneur à nos guides spirituels, Maître Obi Vlad et Maître Comba :

 

Finalement, c'est à six que nous partons de Grenoble pour affronter ce géant:

  • Bruno, le seul débutant finalement, son comparse ayant visiblement un peu plus d'instinct de survie
  • Clément, Guenille aguerrie, limite téméraire de nous accompagner
  • Peter, neo Guenille mais avec un paquet d'heures de routes sous les skis
  • Georges, co-encadrant = co-coupable
  • Et Fabien et moi, les (ir)responsables :)

On s'était dit: En face sud et en partant tard, il y a peut être une chance que ça décaille un peu...

Première erreur, en face sud, il n'y a pas de neige!

"Ra c'est sur ils vont nous detester! On les emmène jusqu'a Besse pour chercher la neige et on les fait grimper sur un champ pourri!"

Tant pis il faut bien monter... On monte assez vite les 150m de dénivellé de champs et on s'arrête à la neige pour chausser. Et la une pensée horrible me traverse l'esprit

"Oh mon dieu je leurs ai pas fait une pause pour qu'ils enlèvent une couche! Ils vont nous détester! Et je vais me faire engueuler par Jean Pat!"

J'en tremble déjà, mais il faut continuer. Le carrelage est un peu abrasif aujourd'hui, et c'est sans problème que nous nous rapprochons du sommet.

Il faisait déjà froid en montant, mais au sommet c'est le mordor qui nous attend! Impossible de manger nos sandouiches qui seraient instantanément emportés par le vent (avec nos doigts!). Nous décidons donc que nous les mangerons abrités derrière un petit chalet que nous avons repéré au fond du vallon à la montée.

On s'équipe pour la descente, Peter, Clément et moi sommes rapidement prêts à partir, tandis que Georges semble se battre pour rassembler les huit parties de son split tout neuf.

Oui, Georges vit maintenant dans la yaute et il a un split tout neuf.

Si vous voulez en savoir plus sur le split tout neuf de Georges, je vous invite à visionner cette vidéo réalisée par Guillaume, un de nos lointains cousins chabraques, qui décrit avec moult détails le split tout neuf de Georges.

https://www.youtube.com/watch?v=8fOZjYwziC8&t

Il est bon de noter que Guillaume est aussi notre maître à tous, puisqu'il est responsable mondial snowboard a la ffcam quand il ne fait pas des vidéos de unboxing sur youtube.

Cette vidéo peut aussi être utilisée pour une étude sociologique de nos voisins de la yaute, car vous noterez que nous n'avons jamais vu un grenoblois en saluer un autre par un "salut les riders!".

Bref, le split tout neuf de Georges. Etant donné qu'on était trois prêts sur six, avec un initiateur dans chaque groupes, Fabien me dit: "Allez y on se retrouve au chalet". Etant donné qu'il faisait -30°, j'accepte et nous partons à trois rejoindre le chalet. La descente est dégueulasse mais ça passe, on s'abrite derrière le chalet et on commence à déguster nos sandouiches.

La suite n'est qu'une approximation de ce qu'il s'est réellement passé. Je n'en sais pas plus vu que j'étais en train de manger, mais voilà ce que j'ai compris être arrivé au groupe Bruno/Georges/Fabien :

D'abord une petite erreur d'itinéraire :

Ensuite une petite remontée :

Enfin une petite erreur d'observation, etant donné qu'on était cachés du vent de nord...

Bon finalement, après deux coups de téléphone et une longue traversée, les deux groupes se rejoignent. L'un rageant un peu plus que l'autre...

On attaque la descente sur un carrelage parfaitement respectable, et on s'abrite pour que le groupe 2 puisse à son tour déguster ses sandouiches. On en profite d'ailleurs pour initier Bruno aux joies de la recherche arva... dans 15cm de neige...

Pour la fin de la descente, on leur vend une option géniale! Basculer sur le versant Est voisin pour rejoindre un chemin qui va nous ramener à la voiture surf au pieds (pour éviter les 200m de champs à descendre)...

Mais en fait... c'était pas génial :)

Bon là pour moi c'est sûr ils me détestent...

On a fini quand même par une descente de 150m qui nous ramène surf aux pieds aux voitures (mission accomplie!).

Et là, miracle... ils sont contents! On leur a fait une espèce de sortie dégueulasse d'un bout à l'autre et les mecs ils sont contents!

Bon, comme quoi je me suis peut être un peu trop foutu la pression :).

Une ou deux petites bières au bar des conducteurs de bus du Freney d'Oisans et hop on remballe.

Merci les gars c'était bien chouette!

 

Vous n'êtes pas autorisé à mettre des commentaires