Ballade en Loosière

le 8 mars 2018 , par Jean Francois JUNG , 1191 vues


Une si belle idée de week-end cabane.

Envie d'un week end en refuge pour 8 valeureuses guenilles, l'expert-en-cabanes Mael nous dégote un petit refuge cosy en Lauzière, que nous nous empressons tous d'accepter : quelle belle idée !
RDV 14h à Meylan pour le refuge Plan Lombardie en Lauzière.

Extrait de Bisonfuté.fr pour le samedi 3 mars 2018
« Dans les vallées des Alpes, et de l'Oisans, la circulation est dense chaque samedi aussi bien dans le sens des montées en station que dans les descentes. Des ralentissements sont possibles notamment en cas de mauvaises conditions météorologiques.
En février et début mars, tous les samedis sont très difficiles dans les vallées des Alpes avec les traditionnels chassés croisés des vacanciers en partance ou en provenance des stations de ski. De forts ralentissements sont attendus dés Lyon ou Grenoble. »

Les événements qui suivent sont rigoureusement rapportés par l'hélicoptère du centre de circulation Osiris, à Alberville.

14h00 (Km 0, Meylan) : tout le monde a scrupuleusement respecté l'horaire, nous chargeons les 2 voitures avec la précision de Logisticiens. Le moral est au beau fixe.

14h15 (Km 6) : nous laissons Grenoble derrière nous, la circulation est souple et joyeuse. Tout va bien.

14h55 (Km 49, Montemelian) : premiers ralentissements, au moment ou nous bifurquons sur l'A43. Ils semblent que quelques Locaux aient décidés de se rendre en Tarentaise. Comment leur en vouloir ? Une si belle idée.

Une belle idée à la con.

15h00 (Km 55) : nous roulons en seconde. Les locaux sont nombreux.

15h13 (km60) : nous roulons en première. Manifestement quelques départements limitrophes se joignent à la fête.

15h19 (km 61) nous sommes à l'arrêt. Un petit coup d'oeil au GPS nous indique des ralentissements significatifs sur les prochains 25km. Bien plus malins que la moyenne des automobilistes locaux et limitrophes, nous décidons de quitter l'autoroute et de prendre la Nationale, qui longe l'autoroute par la droite.

15h40 (km 63) : sommes-nous malins ! La preuve, nous roulons en quatrième !

15h43 (km 64) : troisième.

15h45 (km 65) : seconde, cul à cul. Au loin, l'autoroute semble se dégager. Impossible de la rejoindre. Nous croisons plusieurs véhicules limitrophes, immatriculés en Bretagne.

16h00 (km 73) : nous quittons enfin la nationale qui longe l'autoroute par la droite. L'autoroute semble chargée, nous décidons avec clairvoyance de poursuivre sur la Nationale qui longe par la gauche. Cartographie-appliquée, niveau 1.

16h10 (km 82, Grignon) : erreur volontaire de cartographie : nous sommes à l'arrêt, à Grignon. Je croise le regard d'un enfant. Il rit.

Grignon.
Auvergne-Rhône-Alpes
Savoie
Canton Albertville-2
Intercommunalité Communauté d'agglomération Arlysère
Maire Brigitte Petit 2016-2020
Code postal 73200
Code commune
Population 2 066  (2015 )
Densité 222
45° 39′ 10″ nord, 6° 22′ 36″ est
Altitude Min. 324 Max. 1 661
Superficie 9,29

16h12 (km 83, Grignon) : nous débutons l'exploration du répertoire principale de la playlist de Didier. Pour un mec qui ride avec des coques, c'est pas mal.

 

16h25 (km 83, Grignon) : nous avons parcouru 60m en 15 minutes. Devant nous, tout est bloqué. L'employé municipal passe à côté de nous, il déneige les trottoirs. Il me semble plus opportun de déneiger la route mais je garde cette réflexion pour moi.

16h30 (km84, Grignon) la situation est pesante. Alors que l'atmosphère s'alourdit, l'autre voiture prend contact avec nous.
>> DAMEUSE57 : « vous en êtes où ? »
>> SUPERDIDIER : «  à Grignon, à l'arrêt. Et vous? »
>> DAMEUSE57 : « derrière vous, 10km. En plus c'est relou j'ai qu'un seul CD dans ma caisse.
>> SUPERDIDIER « courage »


16h49 (km85, Grignon) : nous sommes à Grignon depuis 49 minutes, nous avons parcouru 3km. L'enfant-qui-rit nous dépasse. C'est bien évidement plus facile maintenant que les trottoirs de Grignon sont dégagés.

16h59 (km87, Grignon) : nous sommes à l'arrêt, devant la superette. Je vais chercher des bières pour le gouter.

17h02 (km87, Grignon) : Je retrouve mes camarades, ils sont là où je les ai laissé. Autour de nous, les enfants sont sortis des voitures et font des bonhommes de neige dans les champs, tout est parfaitement normal.

DAMEUSE57 a fini son CD de jean jacques Goldman, ils s'occupent.

 

17h08(km88, Grignon) : nous sortons les cartes et débutons un rami. Cécile gagne car Cécile triche aux cartes.
Pour lever les doutes, j'en profite pour rappeler les règles du rami.

Les règles du Rami
Le Rami est un jeu qui se joue entre plusieurs joueurs, tous adversaires. À la différence de la belote, jeu de cartes le plus populaire de France, le Rami ne se joue pas avec un partenaire. Tous les joueurs sont adversaires entre eux. Ils peuvent être au nombre de deux ou plus. Au Rami, il ne s'agit plus de cumuler le plus de points possibles mais de faire le contraire : essayer de prendre le moins de points. Et selon l'accord des joueurs, il pourrait y avoir des nouvelles mises après chaque tour que le joueur gagnant rafle en totalité. Ou bien, il n'y a pas de mise et un décompte des points est effectué à chaque tour.
Le principe du jeu de rami
Le jeu de Rami repose sur la capacité et la possibilité de chaque joueur de réussir des combinaisons de cartes précises dont la valeur varie selon leur combinaison. Et dès qu'il a pu réaliser une ou plusieurs combinaisons particulières, le joueur peut les dévoiler. Et quand il a exposé toutes ses cartes après avoir pioché et rejeté une dernière carte, avant tous les autres joueurs, il a gagné la manche. On compte ensuite les valeurs des cartes qui se trouvent entres les mains des autres joueurs.
C'est un jeu qui combine en même temps chance et habileté. Chance car avec un peu de bol, le joueur peut faire d'un coup un rami sec et abattre dès le premier tour toutes ses cartes. Habileté car il faut savoir anticiper et prévoir les prochaines cartes afin d'arriver assez rapidement à composer les combinaisons gagnantes. Il faut également mémoriser constamment toutes les cartes jouées ou reprises par ses adversaires afin d'essayer de deviner leur jeu et préparer les parades éventuelles. Ainsi, le Rami convient tout aussi bien à des joueurs chevronnés qu'à de simples amateurs qui souhaitent agréablement se délasser.
Le jeu de carte
Dans sa version actuelle, le Rami utilise un jeu de 56 cartes qui comprend les 52 cartes classiques auxquelles s'ajoutent 4 jokers. Un joker est une carte passe-partout qui peut remplacer n'importe quelle autre. Mais du fait de l'importance du nombre de joueurs présents autour de la table, la quantité de jeux à déployer dans la partie peut être de 2 ou 3 voire plus.
La distribution
Le premier donneur est choisi au hasard par les cartes. Il mélange bien les cartes avant de donner 13 cartes, une par une, à chaque joueur. Après que tous les joueurs ont reçu leur part, la prochaine carte est retournée sur le reste des cartes, lequel constitue le talon ou la pioche. Dès lors, la partie peut débuter.
Déroulement du jeu
Il n'y a pas de joueurs partenaires dans une partie de Rami, au contraire du jeu de Belote. Comme le tour suit le sens des aiguilles d'une montre, c'est le joueur à droite du donneur qui a la main et pioche sa première carte et se défausse également d'une première carte, après avoir arrangé ses cartes et préparé les futurs combinaisons qu'il va établir. Si la chance lui a exceptionnellement souri et que toutes ses cartes ont toutes trouvé leur place dans les combinaisons reconnues, le joueur peut les abattre et remporter la manche. On dit qu'il a réalisé un rami sec. Sinon, le joueur suivant joue. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'un premier joueur ait étalé toutes ses cartes. Le tour s'arrête, toutes les cartes sont ramassées, mélangées à nouveau par le joueur qui vient d'avoir la main, lequel devient le nouveau donneur.
Pendant le jeu, chaque joueur peut piocher dans le talon ou récupérer une carte jetée par le précédent joueur. Néanmoins, dans ce dernier cas, le joueur peut le faire si et seulement si cette carte issue d'un autre joueur va contribuer à compléter une combinaison qui va être immédiatement déposée. Mais, cette action n'est permise qu'à partir du second tour.
À la fin d'une manche, les cartes détenues par les autres joueurs (qui ont donc perdu) sont transformées en points suivant la valeur suivante :
As = 11 points s'il est dans la combinaison Dame – Roi – As
As = 1 point s'il fait partie de l'ensemble As – 2 – 3
Roi = 10 points
Dame = 10 points
Valet = 10 points
9, 8, 7, 6, 5, 4, 3 et 2 aura respectivement leur valeur nominale (par exemple, le neuf vaut 9 et le cinq 5)
Selon les variantes, le joker peut valoir 20 ou 50 points. De même, l'arrêt du jeu décrété survient quand le nombre de points défini au préalable est atteint ou dépassé, ou une durée déterminée de jeu est écoulée. C'est celui qui a cumulé le moins de points qui a gagné la partie.
Les combinaisons reconnues
Le Rami reconnaît trois catégories de combinaisons :
Les brelans : ils sont formés de 3 cartes de même hauteur. Par exemple : Roi de Pique, Roi de Cœur et Roi de Trèfle.
Les carrés : c'est un groupe de 4 cartes de même hauteur.
Les suites : c'est une séquence de 3 cartes et plus, de la même couleur et qui se suivent selon les rangs As, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, Valet, Dame, Roi, As.
Pendant le jeu de Rami, à la différence du poker par exemple, aucune notion de valeur n'est retrouvée. Si bien qu'aucune combinaison ne peut prétendre être plus forte qu'une autre.
D'autre part, dans ces combinaisons, le joker peut s'insérer pour prendre la place d'une carte absente. Néanmoins, le joker ne peut paraître qu'une seule fois dans une combinaison. L'As revêt aussi deux valeurs, l'As ou le 1 selon qu'il est au-dessus du Roi ou en dessous du 2.
De plus, le dépôt d'une première combinaison ou de plusieurs combinaisons simultanées, doit obéir à deux conditions :
dans le groupe de cartes dévoilées, il devrait y avoir une suite sans joker, composée donc d'au moins trois cartes (tierce franche) qui se suivent et d'une même couleur ;
les valeurs de toutes les cartes montrées doivent dépasser 51 points en se rappelant que les figures valent 10 points et les autres cartes, leur valeur nominale respective.
À partir du moment où un joueur est arrivé à déposer une première combinaison, il peut à tout moment le compléter par d'autres cartes, rallonger les suites ou transformer un brelan en carré. De même, il peut récupérer un joker à condition qu'il remplace une carte bien précise sans ambiguïté possible.
Dans le cas, par exemple, d'un brelan formé d'un 10 de Pique – 10 de Carreau – Joker, le joker peut être un 10 de Cœur ou un 10 de Trèfle. Et le joker ne représentera pas une carte unique. Il ne pourra pas alors être retiré. En revanche, placé devant un 3 de Pique et un 4 de Pique, on est quasi certain qu'il remplace le 2 de Pique, auquel cas il peut être repris.

A la fin, c'est Cécile qui gagne.


17h38(km90, Grignon) : ca commence à faire chier ces conneries. Tous ces blaireaux de Bretons semblent s'être attroupés à Grignon ou quoi ? Nous avons balayé le répertoire principale de la playlist de Didier et débutons les répertoires secondaires.

17h49 : nous sommes à l'arrêt, encerclés. Nous sommes en guerre contre les Bretons, les Locaux et les départements Limitrophes. La retraite est une option chez les militaires, mais pas chez les Guenilles. Nous perceverons. Nous apprenons par la radio que DAMEUSE57 est passée devant nous.

18h00 (Grignon, Km 90) : nous roulons depuis 4 heures. Nous avons parcouru 90km, il en reste 50.

18h03 (Grignon, km92) : VICTOIRE ! Nous quittons Grignon ! Bière pour fêter ça !

18h07 (Alberville, km 95) : nous sommes à l'arrêt.

18h09 : Didier essaye de s'ouvrir les veines avec son opinel mais fort heureusement, c'est un opinel à bout rond. Pourquoi Didier a-t-il un opinel à bout rond ? Pour son fils Lucien pardi ! Nous débutons la playlist de Lucien.

18h37 (km97, sortie Alberville) : la circulation vers la Tarentaise s'allège légèrement, nous passons la troisième. C'est un événement notable. Nous appelons DAMEUSE57 pour lui signaler, et apprenons qu'il roule pleine balle et sera au point de ralliement 1heure avant nous, et pourra monter au refuge. Malheureusement, nous avons chargé ses affaires dans notre voiture avec la précision de Logisticiens. Il faudra nous attendre.

19h46 (km106, Moutiers) : à l'arrêt, à Moutiers. Il pleut, il fait nuit. Je fais un bilan mental de ma vie, c'était pas si mal.

19h56 (km 106, Moutiers) : je fais la plus longue épluchure de pomme possible. Je sais que c'est impossible et que ça va casser, mais je vais essayer de me pendre au rétroviseur intérieur avec.

20h45 (Belleville, km116) : nous quittons enfin les grands axes pour nous engager sur la petite route de montagne qui monte à la Flachère. La route est Notre !

20h46 (route de la flachère, km 117) : un Marseillais est en travers sur Notre route, il chaine. Gentlemen, nous décidons de ne pas lui proposer d'aide, afin de le pas le mettre mal à l'aise vis à vis de ses enfants en bas âge.


20h52 (route de la Flachère,km 117) : Le Marseillais a bougé son gros cul de Marseillais. Didier enclenche le MaxiGripSystem de son véhicule. Il sourit, il bombe le torse, il va nous monter jusqu'au refuge bon sang, il n'y aura pas besoin de chainer !


20h54 (route de la Flachère, km 119) Il faut chainer. Mais Didier n'a pas de chaines : il a des chaussettes pour ses pneus, versions ho combien plus moderne et rapide à enfiler!!


21h07  (route de la Fachère, km 119) Impossible à enfiler. L'engin de Didier est trop large pour le modèle standard. Didier dit que c'est pas grave, qu'il suffit de mettre le bout et que ça suffit. Didier est un homme d'expérience, effectivement ça suffit (mais il faut pousser un peu quand même)

21h08 : je remet Kirikou.

21h17 : nous arrivons à la Flachère, comme prévu dans le plan initial. 7 heures pour parcourir 130km. Il y a DAMEUSE57, il y a des journalistes, il y a le lonely planet, il y a plusieurs professeurs qui se proposent de raconter notre épopée en Grec Ancien. Mais l'heure n'est pas à la littérature ; elle est à l'action. Nous chargeons les sacs.

Et tout est oublié.


Départ. Nous traversons le village écrasé sous la neige. La forêt, la combe, les ruines: c'est pleine lune, on peut avancer sans frontale, il ne fait même pas froid. Tout le monde flotte un peu, tout redevient léger.
On rejoint le refuge à 23h00, bien nazes, souriants. Neige qui fond, poêle pleine bourre, tartiflette qui ploc-ploc ; Tout le monde est bien content d'être enfin arrivé et de profiter du copieux apéro, bien mérité ! Au lit à 02h00, nous décidons de raisonnablement partir sans stress demain matin, l'objectif est de +1000m pour le Cheval Noir ; le premier qui se réveille est prié de se rendormir.

 

 

Blanche-neige et bleu-ciel.

Réveille à la cool, ciel bleu marine, vallon blanc fluo, ca valait le coup d'être perceverant ! Nous débutons la montée, la neige à l'air au top, l'endroit est magnifique, il n'y a pas une trace. Ca chauffe beaucoup, on avance tranquillement, rien de particulier. Adele et Mael tracent devant, vaillants comme kirikou (ils sont bien ces skieurs).
Courtes pauses et points carto pour se dire qu'à 14H00 max, on fait demi tour.

 

WOOOOUF

« woooouf » comme dans « fait demi tour » : on s'arrête à 2600m, tant pis pour le sommet (2850m). Descente à la cool, entre transfo et quelques croutes qui semblent déranger nos skieurs (ils sont jamais content ces skieurs), franchement pas mal ; vallon désert, ciel bleu . Un brin de ménage et on retourne aux voitures, bien contents .Une si belle idée de week end cabane.

 

 

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