Hommage à Yannou, son esprit reste avec nous

le 26 décembre 2017 , par Fabien JOURNET , 1676 vues

Nous sommes réunis ici et maintenant pour nous recueillir à la mémoire de Yann, qui a choisi de nous quitter juste avant Noël. Encore un… c’est toujours dur, juste avant Noël.

En effet, après nous avoir donné rendez-vous à Botanic, samedi à 8h15, point d’encadrant !

Ignorant les signes les plus évidents, Maëlle, Audrey, Georges et Fabien nous dirigeons vers l’autre rendez-vous, à Oris-en-Rattier, en écoutant Georges expliquer qu'il roule prudemment à cause de ses accointances avec les gendarmes et son palmarès pour la guenille d’or.
Arrivé sur les lieux toujours pas de Yann.

Après 2 traversées du village, un berlingo rouge arrive enfin. Nous nous garons et faisons ce 2eme constat qui aurait dû nous alerter : pas de neige à Oris-en-Rattier.

Audrey décide de prendre les choses en main : « Allons à Saint Honoré, c’est à 1500 et au Tabor ensuite». Saint Honoré, lieux si bien nommé pour finir une carrière en apothéose… Audrey reprendra pour elle non seulement la sortie mais aussi tout le fardeau que Yann portait, jusqu’au boutiste, au moins son esprit reste vivant.

Nous arrivons donc finalement à Saint Honoré, et Yann continue de montrer toutes les réticences du monde à essayer son split tout neuf : une peau à l’envers, puis … un DVA qui ne s’allume pas. Pas de piles de rechanges.

Il vise la guenille d’or, ou il n’est vraiment pas dans son assiette ? C’est peut-être juste une technique pour laisser la neige ramollir ?

L’ambiance est des plus … (on a eu 2 votes pour « lourde », 2 pour « légère » et un « tirez pas sur l’ambulance »)

Le DVA s’allume finalement et nous voici parti pour cette marche, je dirai même ces marches de la gloire !

Au début, on arrivait encore à lui parler, à chaque sapin, Yann baissait la tête pour éviter que le surf qu’il n’avait plus sur le dos ne se coince dans les branches. Ensuite tout s’est passé très vite, sauf pour lui. Sur le sentier, arrive une section où … justement les marches manquent… Une belle traversée en devers.

Yann confirme alors sa décision de nous quitter, de tout recommencer à zéro, de démarrer une nouvelle vie, bref, Yann s’est mis au split-board !

Le split-board c’est une autre approche de la montagne. On prend le temps de prendre des photos :les 2 soeurs et la grande moucherolle 

 On s’arrête plus fréquemment, pour mieux profiter de la nature et du grand air :arrêt technique

 

On s’intéresse de plus prêt à la nivologie :
Arrêt nivo 

Bref, on prend du recul sur sa pratique de la montagne :
Où est Charlie?

On peut alors réfléchir à ses penchants les plus profond; Yann croisa un autre spliteux, à part qu’il était à ski, qui lui proposa d’inverser les fixations de ses 2 spatules pour qu’elles soient dans le bon sens. C’est vrai qu’après tout, 2 spatules, c’est quand même 2x plus compliqué qu’une seule ! Il n’en fallait pas plus pour séduire Yann, qui monte avec ledit skieur ou on sait pas trop quoi.

L’échangisme, d’accord, entre mecs pourquoi pas, mais un spliteux à ski, y a quand même des limites ! Nous attendons donc Yann pour le ramener dans le droit chemin, à part les conversions.

Sur la crête, on voit le sommet, un beau paysage sur le Coiro et les aiguilles d’Arves qui viennent d’apparaître. Sortant mon appareil photo, je me rends compte qu’après le sommet on descend, je n’ai plus vraiment besoin de mes bâtons. Autant en laisser rouler un ici, faudrait pas que je laisse passer un mois sans perdre de matos…

 

Pour certains le sommet est un vrai chemin de croix, pour d’autres … moins :
chemin de croix
Chemin charmant

Arrivé au sommet, un pro-rider attendait avec des Chamonix !!! (En vrai, à part qu’il était pas pro et un peu derrière pour récupérer son bâton).
Georges sort son repas végan à base de filet mignon, du coup on discute religion, du coup ça dérape en photos de culs…
la légende est elle bien nécessaire?

Bref, l’ambiance reste d’une légèreté légendaire jusqu’en haut…
Vous avez vu les aiguilles d'Arves?

Comme je l’ai dit, Yann étant définitivement perdu, Audrey a décidé de reprendre le flambeau.

Elle nous a parlé de ses chaussures toutes neuves depuis jeudi, et toute la montée, mais heureusement on a eu une pause dans la voiture, ça parlait odeur des chaussettes !
Pour résumer : quand même les chaussures d’avant étaient vraiment trop grandes.
En effet, les nouvelles sont trop courtes pour clipser en position descente !
manque pas grand chose ... 

Je me dois ici de faire une pause dans ce récit pour soulever un problème éthique grave, une question philosophique, parce que quand même, il ne faut pas rire de tout. La guenille d’or ne peut décemment pas être décernée à une skieuse ! une dame à la limite, mais une skieuse ? !

Mais quand on rassemble un casting de cette qualité, un scénario de cette envergure, une production de cette ambition, Il y a quand même de la place pour des nominations ! Même la musique du film, dans la voiture de Georges mériterait … de longs éloges.

Alors je pose cette question :

La guenille d’or peut-elle être décernée collectivement à « une sortie » ?

D’autant que de manière indéniable, l’esprit des guenilles était avec nous :
Esprit, es-tu là?

 

Je reprends le récit… On avait donc atteint le sommet. Et quand une star atteint les sommets la redescente est rude.

Finalement, Georges a un tournevis, on peut régler la fix. Georges désolé, tu viens de perdre toute l’avance que tu avais prise au vieux Chaillol pour ton podium. Mais Audrey ne baisse pas les bras, un tournevis, ça peut tourner dans 2 sens, c’est presque aussi compliqué qu’un split-board… :
pile ou face?

On a encore largement le temps de discuter prochains projets de films, de sorties.

La pression commence alors à monter : Comment rester au niveau pendant la descente ?

Un p’tit couloir dont on a repéré la sortie, mais dont l’entrée est dure à trouver au milieu des barres ? Ah ouais c’est bien ça !
Mince, on l’a trouvé :
couloir et skieuse sympa

 Un p’tit saut de corniche? :
Corniche et spliteux sympa

 Ça c’est une valeur sûre le saut de corniche ! :
Spliteux sans sa corniche, toujours sympa

 Samedi, je n’ai pas réussi (ni cherché) à avoir Yann en photo debout sur son snow split sur la neige. Et c’est pas faute d’avoir essayé :
Bonne came

 Du coup, on a pitié de lui. On lui a déjà imposé une traversée à la montée, on ne va pas insister au retour. Ça a l’air beaucoup mieux de descendre trop bas pour remonter après. D’ailleurs à la remontée, Audrey ne perd pas le rythme : faudrait pas que Yann récupère l’esprit.

Je n’ai pas eu le temps de dégainer l’appareil, Georges non plus, elle s’en sort bien…
ah oui au fait, il y avait mer de nuage

Bref, le débrief risquant d’être un peu … pesant aussi, il faut au moins une brasserie Matheysine pour faire passer ça ! D’ailleurs, c’est une bonne manière de compléter les cadeaux de Noël. Très bonne bière par ailleurs, et désolé au p’tit de la brasserie, et aux autres, pour les rires un peu forts !

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