Les 7 mercenaires

le 8 mars 2017 , par Didier CHAMINADE , 1067 vues

Assoiffés de peuf, les 7 riders de l'Oisans décidèrent de mener un raid en terre hostile. Le Soleil dardait ses rayons froids sous un voile d'altitude qui nimbait les cimes majestueuses au départ de Villard Notre Dame.

Dernires survivants équipés de leurs guns historiques et de leurs vénérables raquettes c'est avec détermination qu'ils s'engagèrent sur la piste de la cascade de glace. A peine franchie la lisière de la forêt, c'est sans aucune trace devant eux qu'ils s'avancent au péril de leur cuisses.

Las quelques autochtones équipés d'étranges et longs objets, un à chaque pied - que les différents peuples sont surprenants ! - dépassent notre caravane et nous font une trace régulière que nous suivons. Après avoir franchi un goulet escarpé puis évité les flèches de glace d'une formidable cascade tapie dans un ressaut plein nord les aventuriers purent se retrouver avec les premiers rayons de soleil sur ce qui semblait ressembler à un plateau.

Jésus sous la cascade

Le groupe s'était étiré. Il s'agissait de faire face à toute attaque et les alentours, sous des dehors bonhomme, exhalait une sourde menace silencieuse. Cela faisait longtemps que ces loups solitaires aux passés louches et parsemés d'exploits plus ou moins avouables n'avaient pas chevauché randonné ensemble. Pourtant les réflexes étaient toujours aiguisés, les yeux aux aguets et les oreilles tendues.

sur le replat du Woum

A quelques lieues de l'objectif et encore bien en deçà de la crête, un Wouum magistral leur confirma ce qu'ils pressentaient déjà. Le terrain était plat et l'affaissement s'avéra sans conséquence. La Nature pour cette fois avait été bonne fille et distillé de ses avertissements que l'expérience se devait de prendre en compte.

Le regard tourné vers l'horizon, ces fiers chevaliers des cimes évaluèrent la situation et dans une unanimité pratiquement sans mots se tournèrent vers la crête débonnaire qui se profilait devant eux. Ce serait l'objectif et le point de départ d'une magnifique descente. Ils en avaient surmonté des épreuves et ils savaient que ces vagues d'or blanc scintillant au fond du cirque majestueux ne leur voulaient pas de bien. La conquête du Grand Renorado ne serait pas pour cette fois.

Si les premières courbes se déroulèrent sans encombre dans une neige poudreuse mais tassée par le vent, dès que la descente s'orienta vers le nord la poudre s'allégea et une extase intense illumina leurs visages burinés par tant de milliers de mètres de dénivelée.

Jo dans ses oeuvres

 

Les voici enchainant les courbes, partant un par un car toujours aux aguets et enrhumant les autochtones qui, tels de jeunes animaux peinant encore à maîtriser leurs membres, se démenait dans la poudre sans en prendre pourtant tout le parti. C'est en les survolant qu'ils les dépassèrent.
Le dernier goulet était plein de promesses : encaissé, froid, chargé, entouré de petits bois et couvrant en son sein un petit torrent. Les 7 mercenaires furent gâtés au-delà de leurs espérances avec enfin un petit guenillage dont ils avaient le secret pour mettre un peu de sel dans leurs aventures. Il fallut remonter à quatre pattes une petite paroi de roche à peine couverte de neige pour s'extraire de ce qui devenait un petit canyon débouchant sur un ressaut périlleux.

Villard était là au retour mais Notre Dame s'était barrée. Il fallut se ressourcer à la dure à coup de boulangerie et de bière, le régime de l'aventurier, spécialement dans ce village reculé et mal famé, fréquenté par tous les trappeurs, trafiquants et autres coureurs des bois que l'on nomme avec un tremblement dans la voix rien qu'à son évocation : Le Bourg d'Oisans.

 

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