Guenillages à foison à l’Albaron

le 23 avril 2024 , par Aurélien PERSONNAZ , 308 vues

Encore une sortie qui ne devrait pas manquer d’être citée lors de la remise de la Guenille d’Or.

 

Rappelez vous, en novembre, notre Fabien national avait placé la barre très haut dès la première sortie de l’année, avec des fixations de raquettes de fortune et des pneus de voiture un peu trop lisses. Mais il ne s’est pas contenté de démarrer la saison sur les chapeaux de roues ! A l’Albaron, il a ainsi rivalisé de créativité pour consolider sa place de favori dans la course à la récompense suprême. Car la marque des grands champions, c’est de continuer à se surpasser là où on ne les attends plus.

 

Un reportage signé Garance Thoviste.

Samedi, parking de l’ancien Gémo, 7h: Après avoir croisé l’intégralité des Guenilles dans les rues de Grenoble, nous voilà enfin en route pour la Maurienne - ou plutôt la Moria, vu le ciel chargé de nuages (non parce que la Moria c’est situé sous les Monts Brumeux et ça ressemble à Maurienne si vous aviez pas compris)

(en plus d’après Wikipédia, Moria ça veut dire “Gouffre Noir” en gris-elfique ce qui je trouve colle plutôt bien à la vallée) (mais je m’égare)

Rohhhhhh.... Tu as passé tout le week-end à essayer de ...

(commentaire d'Aurélien)

Nous, c’est 6 encadrants (Aurélien, Fab, Vlad, Matt, Joris et Alex) sur 8 participants. Ce qui est un beau ratio, mais dans les 2 outsiders se trouve un skieur (Vincent), donc c’est certainement justifié. Et puis parfois il faut des encadrants pour gérer les encadrants, comme ce week-end nous le montrera.

 

Bonneval-sur-Arc, 9h30: Après une petite pause au traiteur de Bessans pour rassasier l’envie de quiche d’Etienne, le soleil est de retour pour réchauffer nos cœurs (et nos visages bientôt cramoisis) alors que nous nous préparons sur le parking de la station. J’en profite pour faire admirer à tout le monde ma board toute neuve parce qu’elle est quand même vraiment très jolie.

Etienne impose un check DVA dès le départ, ce qui s’avère une riche idée puisque les piles du mien sont mortes (même si heureusement Alex en avait en rab), puis nous nous mettons en route. Très vite les vestes se mettent à tomber, mais reviennent tout aussi rapidement une fois le vent levé (sauf la mienne, j’ai tout de même une réputation à tenir).

Plateau des Evettes, 13h: Bien installés en terrasse du refuge après cette promenade qui ouvre l’appétit, où on agrémente notre pique-nique d’une bière ou d’un café (ou carrément d’une omelette pour certains). Il fait un temps superbe, et la vue est grandiose : on peut admirer notamment la Pointe de Bonneval, la Petite Ciamarella, le Pic Regaud, et bien sûr l’Albaron.

Même face à ce panorama, Fabien ne peut se débarrasser de l’impression d’avoir oublié quelque chose… Mais s’il ne s’en souvient pas, c’est que ce n’est sans doute pas bien important.

Une fois nos estomacs remplis, c’est session formation techniques de glacier avec mise en pratique en se jetant du haut d’une petite butte. Le premier essai de mouflage s’avère infructueux pour Vincent, la faute à un piolet mal enterré. Joris quant à lui galère à remonter Alex, qui se trouve dans une position délicate. Pendant ce temps, notre zèle fait des émules puisque plusieurs autres groupes se lancent dans des exercices de recherche DVA. Mais comme chacun sait, avec 4m de neige au niveau du refuge, la priorité reste avant tout les crevasses.

 

Refuge des Evettes, 17h30: Ici l’eau est à 4,5€, alors on préfère boire de la bière. D’ailleurs Fabien, qui a enfin trouvé ce qu’il avait négligé d’emmener, annonce une tournée générale. A votre avis, s’agit-il:

  • de son casque ?
  • de ses crampons ?
  • de sa pelle ?
  • des 3 à la fois ?

Réponse à la fin.

 

C’est bien un truc de Guenilles, de devoir vérifier si les encadrants ont pensé à prendre leur matériel.

 

Refuge des Evettes, 19h: toute la section est sans doute au courant, mais mon moment favori de la journée, c’est le repas. C’est qu’après tous ces mouflages, on a la dent ! On se retrouve à table à côté d’un couple de Grenoblois sympathiques, s’étant pris un but à l’Albaron le jour même. Le gars connaît bien la section, puisque son ancien kiné n’est autre qu’un certain Pierre Poisson.

Au menu: soupe, purée et bœuf, et en dessert tartelette à la chantilly. Un peu de rouge pour tout faire descendre.

On ne tarde pas trop à aller se pieuter car demain le réveil sonnera à 5h30. C’est qu’il faut se lever tôt pour ne pas se faire piquer la trace par les skieurs !

 

Heureusement pour notre précieux sommeil, on a réussi à refourguer les 2 plus gros ronfleurs du groupe (Etienne et Matthieu) dans le dortoir d’à côté.

Dimanche, 6h30: Evidemment on est en retard sur notre heure de départ, alors Etienne est aux abois. On se lance avec les premières lueurs du jour dans la traversée de l’interminable Plan des Evettes. Quand on attaque la première pente, c’est Alex en tête qui nous fait la trace. Le temps commence à se bâcher. Joris traîne un peu la patte, il a besoin d’une pause technique.

Le groupe se délite alors qu’on prend pied sur le replat annonçant le début du glacier. Les premiers arrivés s’encordent déjà sous la Petite Muraille d’Italie pendant que les derniers (les 2 raquettistes) s’efforcent de rattraper.

 

La première cordée est formée par Etienne et Vincent. Ils font bien la paire ; le premier chaussé de minis skis, et le second de grands. En plus, ils imposent un sacré rythme.

Je suis à la fin de la deuxième cordée, menée par Alex suivi d’Aurélien. Pas facile de garder la corde tendue dans une pente à plus de 30°, ça tire de tous les côtés à chaque conversion. On serpente entre les séracs, talonnés par deux skieurs sans matériel de progression. Alex est en grande forme, et moi je fais mon possible pour suivre.

Derrière nous, Fabien, Matt et Joris montent tranquillement. On a presque de la peine à les distinguer maintenant que le brouillard s’est levé.

 

Glacier des Evettes, 9h30: On profite d’un arrêt barres / boissons au-dessus du premier sérac pour laisser passer nos 2 poursuivants, qui ne se gênent pas pour passer avec leurs skis sur notre corde. Aurélien est abasourdi. Il les alpague pour leur demander pourquoi ils ne nous ont pas contournés. Réponse : “Non mais vous comprenez, c’est pas le même effort de sortir de la trace”. Effort qui leur a pourtant été grandement facilité par notre groupe…

Cerise sur le gâteau : alors qu’on s’apprêtait à repartir, ces 2 bobets décident de faire halte 5m plus loin. C’en est trop pour Aurélien qui lance à la volée “Non mais c’est qu’ils vont pas nous faire une pause en plus”. Alors ils repartent penauds.

 

Selle de l’Albaron, 10h: On rejoint Etienne et Vincent qui nous attendent sous l’arête sommitale (enfin faut l’imaginer, parce qu’on n’y voit goutte). D’ici, il devrait nous rester environ 150m de dénivelé. Problème : on ne sait pas à combien de temps derrière nous sont les autres, ni même s’ils n’ont pas fait demi-tour. Et le mauvais temps n’a pas l’air de vouloir se lever (en plus il caille).

Très belle vue sur la plaine du Po!

On prend la décision de faire demi-tour et de descendre par le Plan des Evettes, en espérant récupérer nos compagnons sur la route. On est certes un peu déçus, mais la neige est super bonne et on recouvre même un peu de visibilité, ce qui nous permet de bien profiter de notre retraite. Contrairement au grand groupe de cafistes qu’on a laissé derrière, qui avaient entamé leur descente en gardant leurs peaux !

Petit aparté pour dire merci au gars du Vieux Campeur qui m’a conseillé mon Amplid, elle est vraiment trop chouette. En plus d’avoir des fixes roses trop classes.

Garance contente!

Ça devient tout de suite moins fun de retour sur le plat, où on est forcés de repeauter. On rattrape les autres au niveau du refuge, et on pique-nique sous le soleil. Pas de regrets, l’Albaron est quant à lui toujours dans les nuages…

La suite se déroule sans trop d’encombres, la partie la plus technique étant la piste de randonnée du bas qui mène au parking. L’objectif est de slalomer entre les luges et les piétons sans se faire mordre les mollets par les petits chiens.

 

Chemin du retour, 15h: On reconnaît une bonne sortie CAF à la bière post-sortie. En plus, le bar fait aussi des crêpes. 

Cette sortie est même particulièrement bonne, parce qu’on s’arrête également acheter du fromage sur le chemin du retour. Merci Aurélien pour les bons plans.

 

Moralité : on s’est peut-être pris un but, mais on a bien rigolé. Et est-ce qu’au final ce ne serait pas ça, l’esprit des Guenilles?


Réponse : suodɯɐɹɔ sǝs

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