Week end apprentissage du Guenillage

le 12 janvier 2024 , par Daniel DECRUPPE , 260 vues

Article rédigé par Léa ROY...rendons à César ce qui appartient à César (j'ai pas envie d'avoir des emmerdes!!)

 

Allez qui écrit le CR du week-end ? Allez ! Parmi les nouveaux ?

Hop je me lance. Moi qui délègue bien souvent dès que possible les rédactions de topos montagne Camp2Camp, ça améliorera mon karma ?

 

Tout est allé très vite. Un message dans une conversation Whatsapp spamique qui retient mon attention : “Ecrins. Gîte demi-pension. Guenilles.” Un tableau Excel comme on aime avec le prénom de ma super pote de montagne, Elsa, parmi les inscrits. Une curiosité de découvrir ce groupe dont j’entends parler depuis quelques années au sein du CAFGO (notamment par un dénommé Fabien lors d’une sortie alpi aux Dentelles de Montmirail, qui m’avait bien fait marrer). L’occasion est à saisir. Feu !

 

J’ai l’impression de m'atteler à un article documentaire animalier sur une espèce qui demande à être connue… la Guenille…! Un nouveau vocabulaire, des rites spéciaux, les observer, les questionner… Quel séjour en immersion aussi passionnant qu’enrichissant…

 

Vous trouverez ici un descriptif non exhaustif mi-anthropologique mi-sociologie sur l’espèce “Guenille” (nom scientifique : surfeur rando des neiges / riiider). 

 

  • CARACTÉRISTIQUES : rêve de monter comme un skieur de rando puis fait semblant de ne pas trop galérer aux transitions; échange à propos de ses fixations ou cales dans 1 conversation sur 3
  • PHYSIOLOGIE : nez creux et fin
  • HABITAT : curieux et adaptable, la Guenille semble divaguer au gré des conditions pour tirer à profit les meilleurs spots de riiide
  • LONGÉVITÉ : plutôt bonne car sous leurs faux airs nonchalants, masquant en réalité une humilité, ce sont des cracks en nivologie, et pédagogues qui plus est
  • RÉGIME ALIMENTAIRE : bière les jeudis soirs, n’ont pas encore mangé de skieurs, contrairement à ce que j’avais pu entendre
  • ORGANISATION : vie en meute lors des rassemblements, pas de chefs mais une démocratie participative, libre et éclairée
  • LANGAGE : communique sa joie en payant des coups, en se moquant gentiment de soi et des autres
  • CRI(S) :Ca riiide ?” / “On monte un peu plus pour descendre plus ?” (Dan) / “Ça va tout le monde ?” (Aurélien) / “Qui n’a pas encore payé son covoit ?” (Pierre) / “On s’fait un p’tit debrief ?” (Didier) / -réveil sonne : “J’ai faim” (Garance) / “Qui veut du gâteau ?” (Mag) / “Didier-dier-dier ?! Léa-a-a ?! Zêtes oùùù bordel-el-el ?!” (oui, les vestiaires des thermes génèrent des échos) ? (Caro) / 
  • SIGNE DE RALLIEMENT : hang loose (non ça n’est pas vrai, mais c’est pour grossir le trait)
  • SPIRITUALITÉ/DIEU : Pierre Tardivel ?

 

SAMEDI 

7H30-8H : mon groupe tente de m’abandonner sur le parking du Prisme. Ça commence tôt le bizutage des nouveaux. Est-ce parce que je suis à skis ? Il fait nuit. Je suis apeurée. Je pleure à chaudes larmes. Je me ressaisis et au bout de 4 voitures, je finis par trouver des visages connus dans un formidable Kangoo Tepee qui était sur le départ (“ah mais tu n’étais pas dans la voiture de Jésus ? Non”). Allez on s’accroche, ils ont peut être eux aussi la tête dans le c**.

9H : pas là pour avoir une crampe au cerveau, pause café au Col du Lautaret. Risque 4, neige fraîche, vent… les encadrants changent les plans à juste titre. 

2 groupes : Vallon du Fontenil ou (je ne sais plus)

?H : en route pour le Vallon de Fontenil, beau temps belle neige, bon rythme, environ 600m de D+, plaque avalancheuse bien visible sur la Crête de Combeynot, décision de ne pas continuer, ça fait déjà bien plaisir d’être là !

?H : descente cool (texte tronqué afin d’éviter de provoquer trop de jalousie légitime chez les absents)

?H : “Une avalaaaanche ! 3 victiiiimes”, un jeu d’acteur 5 étoiles pour cet entrainement, un DVA laissé en mode émission (qui ?! allez c’est le moment d’assumer maintenant), une recherche en croix qui durera 15min sur la dernière victime et un sac à dos en hypothermie plus que sévère.

?H : on débarque au gîte de l'Aiguillette du Lauzet ! Répartition dans les chambres comme à l’époque des colonies de vacances. Goûter time. Encore merci Didier pour tes galettes et Mag pour ton gâteau… Les gens qui cuisinent pour les autres sont d’emblée des personnes adorables à mes yeux. Prendre de son temps libre pour offrir à manger à des gens, sans rien attendre en retour ? C’est bow.

18H : exo lecture BERA par groupes, debriefs super intéressants !

21H30 : quelques verres de rouge plus tard et les estomacs bien pleins, les anciens expliquent aux nouveaux le principe des Guenilles d’Or. Pépites…

23H : “Je sais plus si je vous ai demandé, mais est-ce que tout le monde a payé son covoit ?”

 

DIMANCHE 

2 groupes : Col de l’Aiguillette ou Rocher de Guerre

8H-8H30 puis finalement 9H : départ depuis le gîte… quel luxe…

?H : BERA en amélioration, montée venteuse, neige bien soufflée, cailloux bien visibles, hésitation avec la vallée Nord qui mène au Grand Lac, vaille que vaille, on est contents d’être ici

?H : “OOOOOHHH SCCHHHHUUUT DES BOUQUETINS” magnifiques… même le bébé semble à l’aise dans du 5 en free solo… cf les photos prises par Garance (ou bien Jérémie Villet, on ne sait plus !)

?H : ressenti -?° en approchant le col de l’Aiguillette. “Le vent qui frotte mon visaaaaage réchauffe mon coeuuuuuur” (extrait de la musique En Chemin de Frères de Ours, chorégraphie idéale pour réchauffer les onglées, presque aussi efficace que le poppers vasodilatateur proposé par Caro, toutes des malades ces infirmières - l’automédication est dangereuse pour la santé, demandez conseil à votre pharmacien -).

?H : Descente cool, quasi pas touché de requins (texte tronqué afin d’éviter de provoquer trop de jalousie légitime chez les absents).

14H : retrouvailles au gîte qui accepte gracieusement de nous accueillir pour pique-niquer au chaud.

15H : le groupe se disloque, la plupart prend le départ pour Grenoble, les autres continuent de vivre en meute… aux Grands Bains du Mônetier… Merci Stéphanie pour cette riche idée ! Merci Caro pour ta logistique de prêts de maillots de bains (propres). Ah l’instinct maternel… Bref, un debrief de sortie bouillonnant, avec vue sur Serre-Che. Pas pire.

16H : après avoir testé tous les espaces comme à Disneyland, une pancarte m'attire… “Notre grotte musicale pour laisser musique, couleurs et eau chaude détendre corps et esprit. Allongé sur le dos, oreilles immergées sous l’eau, les bienfaits d’une musique relaxante… blabla” Parfait après le frigidarium.

16H55 : le groupe se retrouve douché, séché, habillé, aux caisses de l’accueil. Ils se comptent. Il manque une Guenille.

17H (dans un autre espace temps) : j’ouvre les yeux (j’essaye), réalise finalement que non… je ne suis pas dans le ventre de ma mère… mais bien dans une piscine… vois l’heure… tente de calculer que je suis potentiellement en train d’être un peu à la bourre… oupsi… et me dépêche (j’essaye)

17H15 : j’arrive comme une fleur aux caisses et vois les yeux bleus de Stéphanie grands ouverts, mi rieurs mi soulagés. “Mais tu étais où ? On t’a cherché partout ! Tu as croisé Didier ? Il est descendu à ta recherche avec les surveillants”. Heu non ! Caro descend le chercher. Il remonte. Pas elle. “Obé ! Pano ! Oui ? Pano ! Obé… Nan c’est Pano !!! Astérix ! Ohoh ? Oui chui là ! Ohoho ! Ici !!! Obélix…?”. Remplacez les prénoms par Didier, Caro et Léa. Bref, un chouette cache-cache. Je sais désormais que la Guenille est un personnage fiable et impliqué. Peut-on parler de bizutage (involontaire) inversé ?

17H30 : Enfin réunis, “Bon on se fait un resto ?”. L’idée de rentrer douchés et restaurés à Grenoble est très alléchante. Epicure serait fière. Mais nous sommes finalement restés raisonnables… Toutes les bonnes choses ont une fin (fin Garance, pas faim). Merci Dan pour ce trajet retour au rythme du reggae jamaïcain, qui n’a d’ailleurs pas du être très confortable en tant que conducteur après s’être ramolli aux thermes…

 

A noter que ces premières observations feront peut-être l’objet de futurs séjours d’acclimatations afin d’en apprendre davantage sur la fameuse Guenille. En effet, il s’agit d’une espèce qui mérite d'être connue car riiider et rigoler, c’est bon pour la santé.

 

Un grand merci aux encadrants Pierre, Dan, Aurélien, Jésus et Didier pour leur énergie et implication bénévole !

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