Grosse Bavante Champêtre aux Grands Moulins

le 26 février 2023 , par Pierre POISSON , 692 vues

Réveil matin, 5h45,  je me réveille, mais alors, pas du tout comme une fleur !!

6h30 au parking en face de Botanic : « ça va les gars bien dormi ? » 

L’équipe du week-end est composée de 3 protagonistes : 

• Le premier protagoniste : Florent Rotenberg, un skieur parmi tant d’autres, prend la parole :  « j’ai un peu picolé au bar, couché minuit, mais ça va, opérationnel »
• Le second protagoniste, Mounir, unique comme chaque snowboarder, le tout avec son propre style puriste, répond sobrement : « ça va ! »
• Le troisième : Pierre, rédacteur de ce CR, snowboarder à l’humour douteux et pas très synthétique 

Nous voilà partis pour un petit week end sympa, direction les Grands Moulins avec un dodo prévu au Chalet de la Perrière !

La route se passe bien jusqu’à la barrière « route barrée ». De là, les premières difficultés débutent : the fucking Ice !!! Oui toi lecteur qui prend le temps de lire ces lignes, imagine cette belle glace bien dure, la même que quand ton carre de snow passe dessus, tu serres tous tes sphincters en espérant vite retrouver de la neige. Et bien la route en est recouverte !! Flo découvre, tout en conduisant, la sensation de serrer tous ses sphincters. Mounir, en co-pilote chill-relax, s’exprime : « ça va passer, c’est bon on monte ». 

Derrière, en mode spectateur, je suis amusé de la différence des deux compères. 

Premier virage en épingle, ça passe. Ligne droite suivante, ça glisse. Deuxième virage en épingle, ça passe PAS !! Voiture bloquée et surtout glissade progressive en marche arrière. 

Flo, tout en gardant les sphincters serrés, arrive tout de même à s’exprimer : « oh les gars c’est chaud quand même » 

Mounir : « On a bien fait de prendre ta voiture, j’avais pas les chaînes ». 

Hop Hop Hop, on sort, on met les chaines et c’est reparti !!!! Flo rassuré, se transforme alors en Sébastien Loeb !! Nous arrivons jusqu’à 1200m environ. 

On s’équipe et puis place au premier questionnement : 

- « route ou raccourci ? »

- « raccourci ou route ? » 

Résultat, on part sur la route pour ne pas porter la board en plus du matos du dodo. Et bin franchement, elle est sacrément longue. (Pour toi lecteur, je parle bien de la route). 

Après la route, on enchaine sur la très longue traversée jusqu’au Chalet. Mounir se régale sur la neige béton sans couteaux le tout en split. J’émets l’hypothèse, que malgré la performance technique, ses sphincters ont surement été bien serrés. 

Perso, j’opte pour les couteaux. On continue avec certains passages de ruisseaux où il est nécessaire de déchausser.

Le paysage montagnard commence à se laisser découvrir. Nous pouvons apercevoir les belles faces Nord du Grand Charnier et du Pic du Frêne. Il s’en suit alors quelques échanges qui pourraient se résumer à :

- « le refuge de Claran est là »,

- « en vrai je pense qu’il est là »

- « bin franchement non je pense qu’il est là » 

- « non regarde, il est là » 

- « tu vois la croupe à l’ombre à côté de l’autre croupe un peu au soleil, et bin derrière c’est le col puis en bas c’est le refuge » 

 Et là qu’entend-on nous ?!?! Là, oui, La première onomatopée du week-end, un « hummm » de scepticisme qui sort des cordes vocales de Mounir.

Attention, il ne faut pas se fier aux premières impressions, Mounir n’est qu’un amateur. Le pro, le McEnroe du ski de rando, c’est Mr Rotenberg !! 

11h30, après 3h de petite bavante, nous voilà au chalet. Il est nickel de chez nickel !! Nous posons les affaires et nous voilà repartis pour une nouvelle traversée. Cette fois-ci c’est un peu plus expo et après un passage en couteaux, je suis le moove de Mounir et passe en crampons. Flo, tel un skieur, restera en ski. On arrive sous un couloir. 

Deuxième questionnement du week-end : 

- « c’est là ? » ,

- « non c’est plus loin »

- « tu es sûr ? » 

- « non » 

- « mais là c’est sec quand même » 

- « oh ! les gars c’est le printemps » 

- « on va plus loin » 

- « wé, ça doit être meilleur » 

Et oui lecteur tu dois te dire heureusement qu’ils ne sont que trois parce que ça va être long (ps : je parle de la discussion) 

Arrivée plus loin, et bien c’est encore plus le printemps et c’est encore bien sec. Troisième questionnement du week-end :

- « on va plus loin ? » 

- « peut-être » 

- « non » 

- « on fait demi-tour et on monte ? » 

- « Aller pourquoi pas » 

Il doit être 12h30 et en vrai, c’est plus le printemps mais l’été !!! Il fait sacrément chaud, genre vraiment chaud !!!

Nous attaquons la montée en mode crampons, piolets, en s’enfonçant et en se relayant pour la trace car ça commence à piquer un peu beaucoup. C’est là, qu’avec Mounir, nous découvrons l’autre personnage incarné par Flo : McEnroe 

« Orrrhhhh » 

Puis lors d’un autre pas où tu t’enfonces jusqu’à mi genou « arffff » 

Puis de la neige dure « ohhhhh c’est dur » … 

1h plus tard et 200m de dénivelé plus haut, il faut se rendre à l’évidence, il fait trop chaud, la fatigue est là …. On ne va pas sortir le sommet …. Et c’est là qu’une voix se fait entendre, attends mais je crois la reconnaitre, oh ! Putin mais c’est le bon vieux Thierry Rolland sorti de sa tombe qui crie «  BUUUUUUUTTTTTT » !!!!

Ni une ni deux, on fait une sieste dans les buissons. Et là, quatrième questionnement :

- Mounir : « c’est du Genévrier » 

• Flo : « non » 
• Mounir : « si »
• Flo : « mais non c’est un Myrtillier (mot bien plus facile à dire qu’à écrire)
• « Genévrier » « Myrtillier » « Genévrier » « Myrtillier » …… ce fût long ….

14h30 : l’heure de la descente. C’est parti !!!!! Les virages s’enchainent dans une moquette, style poils longs à la Chewbacca. Nous décidons, sans réflexion profonde, de descendre le plus bas possible. Par le plus grand des hasards, on se stoppe vers 1700 pile sur le chemin. De là s’offrent deux choix et donc un cinquième questionnements : 

« On prends le chemin ou on trace hors sentier jusqu’à la Perrière ? » 

réponse unanime : « On prend le chemin »

Le sixième questionnement, qui n’a pas eu lieu, aurait dû être : « on met les peaux ou on y va à pied ». L’herbe avoisinante, nous fit choisir, sans trop réfléchir, de partir à pied. Disons le simplement : idée de merde !!! On passe quasi 2h à s’enfoncer dans la neige ultra humide pour remonter en mode « Dré dans l’pentu » en direction du chalet. Plus beaucoup de discussion dans les rangs, hormis Flo qui continue ses onomatopées en glissant de McEnroe vers Sharapova. On ne va pas se mentir, Mounir et moi glissons, non prudemment, vers le même traitement linguistique …. 

16h00 arrivée au refuge !!! Ce fût long ! Le poisson est à sec, je file boire de l’eau à la fontaine ayant fini ma gourde à 14h 

Et là Surprise !!!!! Et non, il n’y a pas de Kinder mais un petit groupe de 10 gars, soit d’après nos savants calculs 20 couilles sauf si, l’un d’eux a subi une ablation suite à un cancer du testicule. D’après nos savantes recherches, ça touche environ 2300 hommes chaque année. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à cliquer sur le lien https://fr.movember.com/mens-health/testicular-cancer

Parenthèse santé terminée, revenons à nos moutons. Dans notre situation, il s’agit d’un groupe très hétéroclite mais dont la dominance principale s’apparente à « Instagram à la montagne » !! Nous avons en face de nous non pas 1, ni 2 mais 3 « ambassadeurs » d’une certaine marque de montagne. Nous voilà plongés dans une atmosphère, qui n’est pas celle attendue, mais qui restera sympathique. 

Hormis le doux bruit des drones pendant le coucher de soleil et certaines discussions qui te piquent les oreilles pour la semaine qui suit, les gars en question étaient cool. Flo, ravi de la rencontre, pourra s’enjailler avec du pâté en croûte et même, de la merguez. Oui oui, le tout cuit bien à l’intérieur du chalet. Hum la bonne odeur.

Avec Mounir, nous nous contentons d’un bon godet de vin offert par nos camarades d’un soir. 

Je prends le temps de quitter l’ambiance sonore relativement chill du chalet, pour contempler les étoiles. Puis direction le dodo. Mais avant petite discussion  

• Flo : « Mounir tu veux des boules quies, bon je les ai mises quelques fois mais c’est mieux que rien » 
• Mounir : « Non c’est bon ». Ce fut rapide et efficace 

7h30, j’entends un hibou. Là, je me dis « trop stylé il y a un hibou tout proche du refuge » En fait, c’était le réveil de Flo …. 

9h départ, on se met en mode action en mettant directement les crampons et le matos sur le dos. On s’allège au maximum. Aujourd’hui, on n’a pas envie d’entendre Thierry Rolland. 

La traversée en crampon passe comme une lettre à la poste. Puis vu qu’on sait quel couloir remonter, c’est quand même plus pratique et rapide. La neige est bien dure. Le regel est bon malgré les températures déjà chaudes. On est ravi de monter à l’ombre. Flo fait quelques onomatopées encore un peu plus proches de Sharapova. C’est tellement facile qu’on papote comme 3 petites commères sur un banc de la place du village.

Vers 11H30 nous arrivons au sommet !! On est content !!!! On se fait un micro-check, et oui ne pas oublier que la sortie est finie quand on est à la voiture !

Et là surprise !!! Il y a un nain !! Truc de fou, on se dit mais comment il est monté là. Il semble un peu en difficulté pour sortir de la neige. Mounir lui prête son piolet pour l’aider. On le laisse galérer mais on prend une photo. 

On prend le temps d’admirer la vue qui est sacrément ouf. On fait un tour des sommets connus : 1) le Mont Blanc, 2) la Grande Casse 3) « c’est quoi le sommet là-bas ? » « je ne sais pas et toi ? » « Je crois savoir mais en fait je ne me souviens plus » 

Nos culs posés au chaud sur les cailloux, on attaque l’attente. Mounir et Flo commencent par le pique-nique quand je choisis la sieste. Puis, j’enchaine avec le pique-nique quand ils débutent la sieste. Flo apprécie pleinement le bruit croquant de ma carotte en mode Bugs Bunny. Mounir à, quant à lui, complètement disparu dans ses vêtements. 

On discute un peu de l’heure de départ pour retrouver un bon Chewbacca. On décide d'un 13h30. Le temps de s’équiper, et nous voilà prêts : 13H23, nous attendrons 7 min.

Banzaiiiiii c’est parti pour la descente !! Mounir ouvre, je passe second et Flo ferme la marche. On a connu mieux niveau neige mais le cadre est ouf et ce couloir vraiment esthétique. En cours de route, on s’échappe main gauche pour avoir une meilleure expo au soleil et donc du poil plus long. Après la discussion du matin, on s’arrête au même endroit où on est monté pour pas galérer. Le retour au refuge est plus facile que prévu !! On prends le temps de se mettre au frais, de boire un petit café et de discuter sur Mr Bonatti 

Et là tu dis « c’est fini » et bin non, il faut encore remonter 150m. Et devine, après la belle expérience d’hier, on décide une nouvelle fois de partir à pied. Des génies je te dis des génies !! On galère un peu moins mais une fois arrivé au point le plus haut, on se rend compte que la neige manque et on reprend encore pas mal de temps de marche. Un peu plus de 1h pour rechausser le snow et entamer la dernière descente puis finir par la longue route qui achève les guiboles surtout quand le snow colle à la neige !!

On arrive à 16H30 à la voiture. On se refuse le check car Sébastien Loeb a encore du travail pour la descente sur la route gelée. Tout se finit nickel, on enlève les chaines et on nettoie le pare-brise. Et Oui cher lecteur, on aime les choses bien faites et propres. 

Fin de journée, on arrive à Montbonnot et on s’autorise à faire un vrai check et conclure sur le mot de la fin : «  Les Grands Moulins c’est beau et surtout ça se mérite grandement !!! » 

Ps : amis lecteur à toi de prendre ce qui est vrai pour du faux et ce qui est faux pour du vrai 

Pierre P