Le petit trou du Ruitor

le 16 octobre 2022 , par Pierre POISSON , 284 vues

Le petit trou du Ruitor


C'est Sainte Foy Tarentaise que les 6 guenillettes se garent comme ils peuvent entre neige et gravel le vendredi 15 avril. Planches et boots sur le dos, on marche tranquillement à travers les petits hameaux jusqu'à arriver au plateau de la Sassière encore enneigé. On peaute et raquette jusqu'au refuge du Ruitor où les gens se prélassent le bide à l'air. Après avoir investi le dortoir et bu une ou deux bières au soleil, c'est le fameux point météo de 18h. En récap, on s'en fou de ce qui se passe en Maurienne parce qu'on est pas en Maurienne, par contre globalement le soleil est au rendez-vous, il faut partir tôt ! Après de bonnes pâtes, de la vinasse et de la prune, on dort comme des bébés malgré la promiscuité du dortoir. 

 
Départ 6h pour le fameux Ruitor. On se fait arraché par le vent sur le replat, la moitié de la troupe perd ses doigts mais on continue ! La traversée du glacier est superbe. Le calme berce notre marche synchronisée sur une distance qui semble interminable. Enfin, nous arrivons au pied du Ruitor où il faut déchausser pour passer les rochers. La vierge nous attend au sommet qui nous offre une vue à 360° sur la France et l'Italie. Séance photo obligée avant de repartir sans trop tarder car le froid nous tenaille. La descente se termine vite au replat, c'est le jeu, on marche avant d'enchainer sur une autre belle descente où la fraiche se fait rare à l'inverse de la croute mais c'est quand même bien joli ! Ca chauffe déjà, il est 13h, c'est le temps de retrouver le refuge, la bière locale, séance bronzette pour certain et sieste pour d'autres. A 18h c'est le point météo mais on s'en fou toujours de ce qui se passe en Maurienne parce qu'on est pas en Maurienne. Le gardien nous prépare le plat typique de la Tarentaise, un rougail saucisse, après la fameuse soupe qui réhydrate et réchauffe les cœurs ! 
 
A l'aube du deuxième jour on est un peu plus fatigués que la veille mais toujours aussi motivés. Aujourd'hui c'est raid en étoile. La troupe se suit en file indienne, seule entre les rochers pendant que les autres partent au Ruitor. On se fait une descente de maboule, puis on remonte jusqu'à la crête, et on redescend, et on remonte. Pic-nic time du petit trou de Thierry, les faces rougissent et les nuques aussi, en t-shirt dans la neige, que demande le peuple ? Aller, c'est le temps de redescendre pour finir avec le long plat qui te fait dire qu'il faut vraiment être con pour faire du snow... C'est reparti pour la bière, le soleil, les bouquins de montagnards et un cours de noeuds de corde. A 18h c'est le point météo mais on s'en fou toujours de ce qui se passe en Maurienne parce qu'on est pas en Maurienne. 
 

Encore un départ à 6h pour le 3e jour, on part vers le sud, les spliteux glissent sur la glace pendant que les raquetteux filent. On suit la foule jusqu'à la goulotte, le CAF étant sécuritaire, tout le monde met les crampons et monte piolet à la main. Ce ne fut pas le cas de quelques touristes qui redescendront le cul par terre. Il faut enchainer sur une traversée bien degueu où Thierry perd un couteau qui file tout droit, mais fut sauvé par un caca tardif, quelle chance ! Beau gavage dans la descente sous un soleil qui ne nous quitte pas. Comme on aime les raids, il faut bien sûr repeauter, les raquetteux s'enfoncent jusqu'au cou, chacun son tour de galérer. Pic nic sous la croix avant d'entamer la dernière descente du séjour qui se finit sous les arbres, rythmée par chausse-déchausse. C'est les jambes fatiguées après plus de 4000m de D+, un sourire jusqu'aux pommettes rougies, que la troupe regagne la plaine, un beaufort sous le bras.

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