C’est la rentrée … pour les ferratistes également

le 22 août 2022 , par Francis BORRELL , 279 vues

L’automne est une saison propice à la pratique de la via ferrata: les journées raccourcissent mais la via est souvent d’un format “court” adapté à une pratique sportive intense que l’on ne pourrait poursuivre des heures durant. Comme le parcours se déroule sur des parois verticales souvent ensoleillées, la diminution de l’incidence solaire n’est pas gênante, bien au contraire: je connais des ferratistes qui ont bien souffert de la déshydratation cet été.

Nous avions au printemps parcouru les vias les plus faciles : celles de la Cascade de la Morte, du Roc de Cornillon au col du Chat, des Gorges d’Agnielles, de la Berche à Lus la Croix Haute, de la Cascade de Vaujany, la Ptchi à St Jean d’Arvey.

Je vous propose en septembre une succession de sorties plus soutenues, et à la difficulté croissante: 

- via de la Cascade de la Morte à nouveau;

- via du Roc de Cornillon à nouveau également;

Pour ces 2 répétitions, priorité est donnée aux débutants inscrits au cycle de découverte mis en place.

Puis, de manière plus conventionnelle, c’est-à-dire avec ouverture à tous les ferratistes connus de l’encadrant - mais toujours en petit groupe afin d’assurer la sécurité de chacun, ce sera, si le temps le permet:

- les vias de Chamrousse AD;

- la via de la Cascade de la Pisse à Mizoën D;

- la via de l’Aiguillette du Lauzet D, au Col du Lautaret - si la route est ouverte;

- la via des Perrons à Vénosc D;

- la via du Grand Bec à la Morte D+;

- la via de la Roche Veyrand à St Pierre d’Entremont TD.

A propos du risque

La via ferrata ce n’est pas de l’accrobranche: c’est une activité qui se déroule dans un milieu hostile, vertical, et sans filets. La pratique autonome, avec un harnais et un absorbeur d’énergie qui amortit les effets d’une chute éventuelle si l’on a pris soin de toujours demeurer longé sur la ligne de vie, est réservée aux pratiquants initiés. 

Et j’encourage ces pratiquants autonomes - initiés voire experts - à sortir en petits groupes, de manière à pouvoir se porter assistance ou prévenir les secours en cas de besoin.

Idéalement, il est bon de disposer d’un peu de matériel (un bout de corde, une sangle, deux mousquetons) et de savoir-faire pour aider efficacement un ferratiste dans la difficulté.

Votre club organise périodiquement des ateliers destinés à vous familiariser avec ces gestes empruntés à l’alpinisme et à la spéléologie. Il n’est pas besoin d’une science étendue, et la répétition des gestes assure un savoir-faire plus utile qu’un savoir tout court. Nous avons la chance de disposer d’une via ferrata école à Grenoble, de telles séances, de 2 heures au maximum, peuvent être organisées presque à la demande.

Les accidents mortels survenus cet été ont défrayé les articles des journaux de montagne.

La via ferrata tue bien moins de monde que le Mont blanc, mais on doit s’interroger sur les conditions dans lesquelles surviennent ces accidents.

Pour tenter d’y réfléchir, je ne dispose que des coupures des journaux. Que nous apprennent-elles ?

Les trois morts de l’été n’étaient pas ou plus reliés à la ligne de vie: 

- dans un cas, l’accident survient dans la descente, sur le sentier; c’est donc un accident de randonnée, non ?

- dans un autre, il survient en haut de la via : on s’est dévaché trop tôt ! Les pratiquants connaissent cette tentation de ne pas se longer jusqu’au dernier tronçon de câble, lorsque les difficultés sont passées. On me juge pénible parce que j’exige, en collective, de se longer jusqu’au bout, mais je continuerai.

- dans le dernier cas, c’est un enfant, à qui il a sans doute manqué la maturité, l’acuité indispensables pour ne pas quitter la ligne de vie.

Au club, nous encordons systématiquement les mineurs.

Dans tous ces cas dramatiques, il n’y a ni professionnel ni bénévole formé.  Ce sont des sorties en famille ou entre amis.

Francis BORRELL

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